L'Hospice Barbieux

L’Hospice Barbieux, entre les « vieux » de Roubaix et sa renaissance… 

Un article paru dans la Voix du Nord édition de Roubaix le mardi 25 juillet 2023 par Marc Grosclaude



L’hospice Barbieux a ouvert ses portes à la fin du XIXe siècle. Photo BNR


Il est sorti de terre en 1894 dans un secteur qui était, alors, en périphérie de la ville. Deuxième volet de notre série sur le patrimoine hospitalier de Roubaix, avec l’Hospice Barbieux, bâti pour abriter les vieux jours des Roubaisiens. Une vocation qui a depuis largement évolué… 

 

Louis et Émile Barbotin reconnaîtraient-ils leur réalisation ? S’ils étaient encore de ce monde, les architectes de l’Hospice Barbieux retrouveraient la physionomie de l’accès, librement inspirée de l’entrée du château de Chantilly, aux coupoles ornées de briques émaillées. Et puis ces deux grandes ailes ? Elles n’ont guère changé en presque cent trente ans. C’est un peu normal : l’Hospice Barbieux est protégé depuis 1998 au titre des Monuments historiques. Et voilà pourquoi, dans l’aile Lacordaire vendue il y a quelques années par le centre hospitalier de Roubaix, le promoteur a eu pour contrainte la préservation de cet édifice. On y trouvera bientôt des logements, et c’est, finalement, assez logique.


L’Hospice Barbieux n’est pas resté figé.  Car à côté sort de terre à l’aube du XXe siècle le bâtiment des « vieux ménages ». 


Reprenons donc : 1894. C’est cette année-là qu’arrivent les premiers occupants de l’Hospice Barbieux, vieux projet qui a mis des années à émerger. C’est en 1880 que la Commission administrative des Hospices publie un programme de concours pour un hospice devant accueillir 600 personnes, autant d’hommes que de femmes, avec des lits répartis entre vieillards valides, incurables et enfants orphelins.


À cette époque, l’hospice civil, situé dans le centre-ville, est encore en service. De l’idée à la réalisation, il y a du temps et surtout de l’argent. Trop chère, trop ambitieuse aussi, la copie est plusieurs fois revue jusqu’à cette construction que l’on connaît aujourd’hui, qui s’organise autour d’un jardin paysager.

 

Une vocation mouvante

 

L’Hospice Barbieux n’est pas resté figé. Car à côté sort de terre à l’aube du XX e siècle le bâtiment des « vieux ménages ». En 1920, il est envisagé de construire ce qui correspond plus à l’idée que l’on a d’une maison de retraite, destinée aux personnes disposant de trop de moyens pour prétendre à l’Assistance publique, mais pas assez pour vivre isolément.


Comme souvent à Roubaix, tout devient vite trop petit. Dans les années 50, la liaison moderne que l’on connaît aujourd’hui est construite par l’architecte Pierre Neveux. Et avec le temps aussi, la vocation des bâtiments évolue. La construction de la résidence du Vert-Pré, puis de la Fraternité et Isabeau-de-Roubaix, voit le déménagement des personnes âgées, les services administratifs s’installent, les soins palliatifs arrivent dans le pavillon Lagache, la gériatrie et le plus récemment le centre de diabétologie…


Tout au fond de la cour paysagée, il y a un œuf, œuvre de l’artiste roubaisien Lem. Il est le symbole « de la naissance et de la renaissance ». Ce qui résume bien le destin de l’Hospice Barbieux…