Achille Édouard Dupire, dit Édouard Dupire-Rozan est un architecte français, né à Roubaix le 10 avril 1842 et décédé dans la même ville le 8 mars 1901 (à 58 ans). Il a été l'auteur d'un grand nombre d'hôtels particuliers dans l'agglomération de Roubaix-Tourcoing.
Principales réalisations :
1862 : Château d'Isaac Holden avec le kiosque à musique, à Croix, sa première construction à la sortie de l'école des beaux-arts. Dans ses premières années, Édouard Dupire-Rozan est l'architecte attitré de la famille Holden
Vers 1878 : Hôtel particulier d'Édouard Dupire-Rozan, à Roubaix, 19 rue des Arts
Années 1870 : Hôtel Voreux, puis Motte-Lagache, à Roubaix, 64 boulevard Charles-de-Gaulle.
De nombreux hôtels particuliers le long du boulevard Charles-de-Gaulle avec son frère, Auguste Dupire-Deschamps (par exemple 56, 58, 62, 66, 70, 72, 76, 78-78 bis, 84, 86)
1879-1884 : Hôtel Catteau, palais de justice de Roubaix.
Vers 1884 : Château Pollet, à Mouvaux. Aujourd'hui détruit.
1891-1892 : Palais Vaissier, en grande partie détruit. En 1929. Il subsiste le pavillon du jardinier et le pavillon du concierge.
Hôtel particulier délabré à Roubaix : la ville lance la procédure d’abandon manifeste
L’hôtel particulier de la rue des Arts est en déshérence depuis une dizaine d’années.
Elle l’avait dit, elle l’a fait. La ville de Roubaix a ouvert la voie à l’expropriation de l’hôtel particulier de la rue des Arts, à l’abandon depuis une dizaine d’années. Ce bel immeuble de 1878, signé de l’architecte Édouard Dupire-Rozan, est l’otage d’un conflit de succession, et se dégrade continuellement du fait de cette inertie, au grand dam des amoureux du patrimoine issu de l’âge d’or roubaisien.
Samedi dernier, la ville a publié un procès-verbal constatant « l’état d’abandon manifeste » du bâtiment, qui « n’abrite aucun occupant et n’est manifestement plus entretenu depuis des années ».
Le PV dresse la longue litanie des maux visibles dont souffre l’hôtel particulier : vitres brisées remplacées par des panneaux en bois, délitement des joints de maçonnerie à cause de la végétation qui grimpe sur la façade, chéneaux dégradés, fissures, cheminée branlante, dépôts sauvages dans l’enceinte de la cour…
Délai de trois mois
Que change ce procès-verbal provisoire ? Pour le moment rien, mais il fait courir un délai de trois mois à partir duquel, « si les propriétaires n’ont pas fait en sorte ou ne se sont pas engagés à ce que l’état d’abandon cesse », la municipalité pourra constater l’état d’abandon définitif de l’hôtel particulier. Ce qui permettrait alors de lancer la procédure d’expropriation en elle-même et d’envisager un nouvel avenir pour ce bijou de l’architecture roubaisienne.
Reste à espérer, comme le rappelait il y a quelques mois l’adjoint au maire de Roubaix en charge de l’urbanisme, Philippe Stéphan, que « ce très beau bâtiment ne sera pas complètement fichu » quand la procédure sera arrivée à son terme.
Expropriation en vue pour un splendide hôtel particulier abandonné
Un article de Bruno Renoul paru dans l’édition de Roubaix de la Voix du Nord du mercredi 21 février 2024
Envahi par la végétation, l’hôtel particulier de la rue des Arts est en déshérence depuis environ 2010. Cliché pris à l’été 2023.
La ville de Roubaix a déclaré l’abandon manifeste de l’hôtel particulier de l’architecte Edouard Dupire-Rozan, en déshérence depuis près de 15 ans. Cette procédure ouvre la voie à une expropriation.
Roubaix. L’hôtel particulier du 19 de la rue des Arts, à Roubaix, n’est pas sauvé, loin de là. Mais il a tellement souffert ces dernières années que toute avancée est bonne à prendre. La ville de Roubaix a en effet pris, le 31 janvier, un procès-verbal définitif d’état d’abandon manifeste pour cette parcelle, prise en otage depuis une décennie par un conflit successoral.
En mai dernier, la ville avait lancé cette procédure en publiant un premier PV d’abandon manifeste du bâtiment, qui « n’abrite aucun occupant et n’est manifestement plus entretenu depuis des années ». Les propriétaires avaient trois mois pour réagir. Visiblement, ils n’en ont rien fait, ce qui a autorisé la ville à passer la seconde dans cette affaire.
Délai de douze mois
« La prochaine étape est le passage en conseil municipal pour lancer la procédure d’expropriation », indique l’adjoint au maire en charge du patrimoine, Philippe Stephan, qui travaille en parallèle « avec les partenaires institutionnels qui pourraient se rendre propriétaires de l’immeuble ». « Nous explorons toutes les pistes pour essayer d’aboutir au plus vite. En fonction de l’aboutissement de ces démarches, la délibération sera proposée au plus tard avant cet été », estime l’élu. Il faudrait ensuite un délai de douze mois pour que l’expropriation prenne effet.
Cet hôtel particulier de 800 m² a été édifié en 1878 par Edouard Dupire-Rozan, qui en avait fait sa demeure et y avait installé ses bureaux. Cet architecte roubaisien est l’auteur d’une grande partie du Rang des drapiers, de l’hôtel Catteau, devenu Palais de Justice, ou encore de l’extravagant Palais du Congo de Victor Vaissier, aujourd’hui disparu.
L’ombre d’un investisseur controversé
Avant d’être abandonnée, la bâtisse avait été divisée en logements qui furent frappés par un arrêté municipal d’insalubrité. Le propriétaire décédé, ses héritiers ont une dette de 100 000 euros à l’égard de la ville de Roubaix, pour des taxes d’habitation impayées, et le remboursement des frais de relogement des locataires. Sauf que la famille n’est pas parvenue à se mettre d’accord sur la conduite à tenir. Et pour comprendre pourquoi ça coince, il faut savoir que parmi les héritiers, se trouve Akim Limam, un investisseur controversé à Roubaix. L’homme a été récemment condamné par le tribunal de Lille pour escroquerie immobilière, après l’avoir déjà été l’année précédente pour avoir menacé des inspecteurs du travail ayant constaté la présence de travailleurs clandestins sur ses chantiers.
Après être descendu aux enfers pendant près de quinze ans, l’hôtel particulier de la rue des Arts a encore dix-huit mois à patienter pour espérer en sortir et reprendre vie.