Mise en vente d'un hôtel particulier (l'article paru dans La Voix du Nord)

Par Bruno Renoul, journaliste à la rédaction de Roubaix de la Voix du Nord

Publié le 6 décembre 2022


 

C’est une splendeur roubaisienne de plus. En plein centre-ville de Roubaix, au nº18 du boulevard du Général-Leclerc, se dresse un vaste hôtel particulier – 467 m², quatre niveaux, 20 pièces – édifié en 1904 par l’incontournable architecte local Paul Destombes. Soit la même année de construction que sa voisine, la délicieuse Villa Derveaux. 


Rachetée par un jeune couple qui s’est donné pour mission de la rénover, cette dernière est en train de revivre. On peut espérer le même avenir pour cet immeuble : la ville de Roubaix, à qui il appartient, vient de le mettre en vente pour 570 000 euros.


 

 « C’est une véritable perle du patrimoine roubaisien », estime Arnaud Verspieren (MoDem), conseiller municipal délégué à la gestion du patrimoine immobilier de la ville de Roubaix. Et il n’a pas tort. Dans le vaste hall d’entrée, l’élu montre du doigt le sol en mosaïque, les moulures au plafond, les carreaux de ciment et les ornementations art nouveau qui font le sel du lieu.



Quatre fenêtres intérieures et extérieures du rez-de-chaussée comprennent des vitraux de style art nouveau. Photo Thierry Thorel

 

De pièce en pièce, on découvre la richesse d’un bâtiment édifié pour l’industriel textile Édouard-Auguste Catrice (1863-1943). Point d’orgue de la visite : le somptueux vitrail qui illumine la cage d’escalier, et représentant une jeune femme cueillant des hortensias dans une sorte de jardin d’Eden. Une pure beauté.



Le vitrail de la cage d’escalier est le clou de la visite. Photo Thierry Thorel

 

D’importants travaux de réhabilitation

 

Depuis les années 1970, cet hôtel particulier qui possède également une façade richement décorée et une immense cave comprenant un coffre-fort d’époque, est la propriété de la ville de Roubaix, qui y loge des syndicats. Pourquoi le vendre ? La ville veut mettre de l’ordre dans son patrimoine. « On essaie de garder ce qui nous est le plus utile. Ça n’a pas grand sens de conserver un aussi grand bâtiment, qui n’est occupé que par un syndicat », justifie Arnaud Verspieren. En l’occurrence, la CFDT doit déménager pour la Bourse du travail, située boulevard de Belfort.



Le bâtiment possède un carrelage typique des maisons bourgeoises du Nord. Photo Thierry Thorel

 

Pour vendre cet immeuble, la ville a lancé un appel d’offres qui a permis de sélectionner trois agences immobilières, en concurrence pour faire visiter les lieux et trouver un acquéreur. « On souhaite que ça ne se vende pas par bouche-à-oreille mais avec la plus grande transparence possible », indique Arnaud Verspieren. L’élu estime qu’un tel immeuble pourrait convenir à des entreprises. Mais il pourrait aussi séduire des particuliers, à condition d’avoir les reins solides, puisque les travaux de rénovation sont estimés à plusieurs centaines de milliers d’euros. Si vous avez un coup de cœur, c’est le moment ou jamais de se lancer.