L'immeuble néoclassique de 1840 est bien « promis à la démolition »
Un article de Bruno Renoul, journaliste à la rédaction de Roubaix de La Voix du Nord / Nord Éclair, publié le 23 Décembre 2022
La ville de Roubaix a confirmé au dernier conseil municipal que l’immeuble néoclassique de la rue du Château, que des défenseurs du patrimoine aimeraient sauvegarder, était bien voué à la démolition.
L’immeuble de la rue du Château sera bien démoli, la ville n’ayant pas l’intention de le préempter, en raison de son prix d’achat élevé.
À chaque conseil municipal, l’opposition revient à la charge au sujet de l’immeuble néoclassique du la rue du Château, voué à la démolition depuis son rachat par le promoteur Vinci immobilier. Celui-ci veut raser ce témoignage architectural de la première période d’industrialisation de Roubaix, pour bâtir une résidence étudiante à la place. Un projet qualifié de « crime » par les amoureux du patrimoine.
Le conseil municipal de jeudi dernier n’a pas dérogé à la règle : l’élu socialiste Tonino Macquet (PS) a demandé où en était le projet, alors qu’aux dernières nouvelles, le promoteur, soucieux de prendre en compte les critiques, planchait sur un projet alternatif, sans pour autant renoncer à la démolition.
« Il semblait possible de modifier le projet, à condition de ne pas se contenter de préserver la façade mais aussi de prendre en compte la cour intérieure », a questionné l’élu d’opposition, demandant aussi à l’adjoint en charge du patrimoine, Philippe Stéphan, si la ville entendait préempter cet immeuble. « Pourquoi ne pas envisager de le confier à établissement public foncier comme cela a été fait pour la Banque de France ? » a-t-il questionné. Le bâtiment côté cour ne sera pas davantage préservé, mais des « éléments » devraient être repris dans la façade de la future résidence étudiante.
En réponse, l’adjoint à l’urbanisme a douché les espoirs des défenseurs du patrimoine, reconnaissant que les dernières nouvelles de ce dossier « ne satisferont sans doute personne ». L’immeuble est « malheureusement promis à la démolition », confirme-t-il.
La ville n’a « pas l’intention de préempter vu le prix important et l’absence de projet derrière ». En outre, il ne sera possible de préserver ni la façade, ni la cour intérieure, pour des raisons techniques. « Mais ce qui sera reconstruit va rappeler l’histoire de ce site et on va retrouver des éléments de la façade avant et arrière » dans la nouvelle construction, a avancé Philippe Stéphan, pour qui le projet est désormais « nettement plus qualitatif qu’au départ ». L’élu a aussi rappelé que Vinci Immobilier n’avait aucune obligation de revoir sa copie, puisque le permis de construire initial avait été accepté par la ville.