Le rachat de la Banque de France, préalable à la redynamisation du centre-ville

Le conseil municipal de Roubaix a validé le rachat des imposants bâtiments de la Banque de France, jugé indispensable à la redynamisation du centre-ville. Il se fera via l’Établissement public foncier, qui va acquérir l’immeuble et l’entretenir en attendant de lui trouver une destination.



Le bâtiment de la Banque de France date de 1905 et s’étend sur 4 000 m².

 

Un article de Bruno Renoul, journaliste à la rédaction de Roubaix, publié le 3 octobre 2019

 

1 Trois friches et une situation exceptionnelle

 

L’ancien siège de la succursale roubaisienne de la Banque de France, situé place de la Liberté, c’est un immeuble somptueux datant de 1905, et une surface gigantesque de 4000 m². Il est vide depuis fin 2016. La ville comme la Métropole ont d’abord renoncé à acquérir cet immeuble pourtant idéalement situé. Mais plusieurs éléments l’ont conduit à changer d’avis.

 

D’abord, la Banque de France n’a pas réussi à vendre ce bijou de famille, en dépit de sa situation idéale en cœur de ville. Ensuite, deux études successives, réalisées en 2016 et 2017-2018, ont fait réaliser à la municipalité que la redynamisation du centre-ville devait nécessairement impliquer cet immeuble exceptionnel et les deux friches voisines  : l’ancien garage Midas, fermé depuis début 2018, et surtout la friche Devianne, à l’abandon depuis plus de dix ans.



2 L’aubaine du rachat par l’Établissement public foncier

 

L’EPF, un organisme public d’État qui aide les collectivités locales à requalifier les friches urbaines, a accepté de racheter l’ensemble formé par les bâtiments de la Banque de France et la friche Devianne. C’est ce rachat, pour 2,1 millions d’euros, qu’a validé ce jeudi soir le conseil municipal de Roubaix : d’ici à trois ans, la ville devra soit les racheter elle-même, soit les faire racheter par un tiers.

 

« Cette opération pourrait bien être la plus importante depuis la fin des années 1990 pour l’aménagement du centre-ville. »

 

Une aubaine pour la ville, car ce montage lui permet de prendre son temps pour constituer un projet pour ce site, sans prendre le risque afférent à ce rachat. « Ça nous évite de contracter un emprunt, d’assumer les coûts d’entretien et de payer les impôts locaux », se félicite Max-André Pick (LR), le premier adjoint en charge des finances.

 

3 Tout reste encore à faire sur le fond

 

La quasi unanimité du conseil municipal a voté pour ce rachat. D’après l’ancien maire Pierre Dubois (PS), cette opération « pourrait bien être la plus importante depuis la fin des années 1990 pour l’aménagement du centre-ville ». Pour Max-André Pick, l’enjeu est en effet énorme : « recréer une liaison de clients potentiels entre Mac Arthur Glen, ce nouvel ensemble et l’espace Grand-Rue ».

 

Mais évidemment, ce n’est pas pour tout de suite. Il faudra déjà racheter la friche Midas pour l’inclure dans ce dessein. Un projet qui, de toute évidence, devra être porté par la majorité qui sortira des urnes au printemps.